La FIDH dénonce les conditions "inhumaines" de détention des prisonniers palestiniens en Israël
À l'heure où la question de la libération de prisonniers politiques palestiniens est l'un des sujets majeurs de blocage entre Israël et les Palestiniens, la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) a publié, jeudi 17 juillet, un rapport sur les conditions "inhumaines" de détention de ces prisonniers. L'enquête, conduite du 17 au 22 février en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, et étayée d'exemples concrets, montre qu’Israël est en violation "flagrante des conventions - internationales- qu'il a pourtant ratifiées, ainsi que des autres textes internationaux adoptés par l'Assemblée générale de l'ONU, relatifs au traitement des détenus et prisonniers".

Les deux membres de la mission d'enquête, Michel Tubiana, président de la Ligue française des droits de l'homme et vice-président de la FIDH, et Philippe Kalfayan, secrétaire général adjoint de la Fédération, ont recoupé des informations recueillies auprès de treize ONG palestiniennes et israéliennes, et de deux avocats israéliens. Il apparaît qu’entre septembre 2000, date du déclenchement de l'Intifada Al-Aqsa, et avril 2003, 28 000 Palestiniens ont été incarcérés dans les prisons ou dans les camps de détention. En avril 2003, il y avait "environ 5 514 prisonniers, dont 66 femmes et 325 mineurs - moins de 18 ans -". L'objectif aurait été d'"étêter la société palestinienne". Les "activistes les plus marqués, dont les jeunes jeteurs de pierres", ont suivi (15 000 entre mars 2001 et avril 2002), la population féminine n'ayant pas été épargnée.

Les conditions de détention sont décrites comme « intolérables » : surpopulation, nourriture exécrable. Selon les rapporteurs « l'isolement psychologique total » des détenus étant "utilisé comme une arme pour briser leur volonté et tenter (...) d'en faire des collaborateurs."

Selon le rapport la torture est utilisée par Israël pour briser la volonté des détenus.

Le régime dit de la "détention administrative" est appliqué aux détenus et permet la détention d'une personne pour une période de six mois renouvelable, sans obligation de jugement. Une personne peut être privée d'avocat pendant trente-deux jours. Seuls les avocats israéliens peuvent plaider devant les juridictions militaires et peu nombreux sont ceux qui acceptent.

La FIDH présentera son rapport devant le Comité des droits de l'homme de l'ONU, les 24 et 25 juillet.


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