Un rapport de la commission d'enquête du Congrès sur les attentats du 11 septembre 2001 suggère que l’Arabie Saoudite aurait fourni de l’argent voire un agent dans la préparation des attentats du 11 septembre. C’est l’incroyable scoop que rapporte l'hebdomadaire Newsweek dans son édition de cette semaine.
Il faut y voir le signe d’un atermoiement américain envers son grand allié arabe, l'administration Bush a refusé de déclassifier de nombreux passages-clés de ce rapport de 900 pages, dont une section de 28 pages détaillant le rôle joué par Ryad et d'autres États. Newsweek affirme que ce passage a été effacé de la version finale du rapport, affirmation qui a provoqué la colère du sénateur Bob Graham, candidat à l'investiture démocrate pour la présidentielle 2004. Ce sénateur qui supervisé l’enquête a affirmé que l’administration Bush protégeait un gouvernement étranger. Une nouvelle difficulté qui vient s’ajouter à celles provoquées par le scandale des armes de destruction massives toujours introuvables. George Bush doit désormais se défendre d’accusations de mensonges. Le sacrifice du dirigeant de la CIA n’a pas empêché Bush de plonger dans les sondages tout comme Tony Blair, le premier ministre britannique, englué dans l’affaire du suicide d’un scientifique qui aurait donné des renseignements sensibles à la BBC.
Selon Newsweek, le rapport contiendrait des "informations potentiellement explosives" suggérant qu'un des associés de deux des pirates de l'air responsables des attentats, Omar al-Bayoumi, pourrait avoir été un agent du gouvernement saoudien.
Le rapport détaille les liens étroits entre al-Bayoumi et les deux hommes, Khaled al-Mihdar et Nawaf al-Hazmi. Ainsi, en janvier 2000, al-Bayoumi se serait rendu au consulat saoudien à Los Angeles (Californie), puis directement dans un restaurant où il aurait rencontré les deux futurs pirates de l'air, qui arrivaient de Malaisie, où ils avaient participé à une rencontre de responsables d'Al-Qaïda.
Al-Bayoumi les aurait ensuite aidés à louer un appartement à San Diego, payant leurs deux premiers mois de loyer.
"Le rapport devrait à coup sûr relancer les interrogations sur le rôle joué par certains responsables officiels saoudiens pour surveiller les pirates de l'air, et peut-être même faciliter leurs agissements", écrit Newsweek. Nous avons déjà longuement évoqué le rôle financier des princes saoudiens dans le financement d’Al-Quaida.
Le rapport "montre qu'à chaque étape de la préparation des attentats", l'Arabie Saoudite a financé les terroristes et leur a offert une logistique. « Cela a constitué un rouage essentiel et nécessaire à la réussite des attaques", a affirmé Jean-Charles Brisard, un des avocats représentant les familles des victimes des attentats dans une action en justice intentée aux États-Unis contre des financiers présumés d'Al-Qaïda.
M. Brisard a indiqué à l'AFP avoir eu accès à certains passages du rapport, affirme que ce dernier "mentionne en particulier l'assistance fournie par des diplomates saoudiens en poste à Washington pour faciliter l'entrée et le séjour aux États-Unis de plusieurs kamikazes du 11 septembre".
"Il détaille également le soutien financier apporté par des agents gouvernementaux saoudiens à ces mêmes terroristes".
George Bush, ami de nombreux princes saoudiens, risque fort de connaître de nouvelles offensives contre sa personne alors que les États-Unis s’apprêtent à entrer en période électorale.
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